Voyager dans son pays d’origine : Retour aux sources ou choc culturel ?

Introduction

Je m'appelle Léa. Adoptée à l'âge de trois ans au Việt Nam, j'ai grandi en France, bercée par des histoires lointaines de l'Indochine, des saveurs exotiques de la cuisine vietnamienne, et des questions sans réponses. Pendant des années, j'ai rêvé de ce retour aux sources. En 2025, le moment est venu : je m'envole vers Ho Chi Minh Ville, ancienne Cochinchine, avec un mélange d'excitation et de vertige.

Avant le voyage : Entre excitation et appréhension

La veille du départ, impossible de dormir. J'imagine les rues, les marchés regorgeant de crevettes, de rouleaux frits, de porc au caramel, de riz gluant et de soupes parfumées aux vermicelles de riz. Vais-je me sentir à ma place ? Vais-je retrouver un fragment de moi-même là-bas, entre les saveurs du Delta du Mékong et l'accent du Nord du Việt Nam ? Dans ma valise, je glisse quelques photos, un carnet vierge et une grande dose d'espoir.

Mon état d'esprit :

• Un cœur battant la chamade.

• La peur d'être étrangère sur ma propre terre.

• L'envie fébrile de tout ressentir.

Les premiers jours : Un déluge d'émotions

Dès la sortie de l'aéroport, la chaleur moite du Sud-Vietnam me saisit. Les odeurs d'encens, de bouillon de boeuf parfumé au gingembre, aux oignons et à la citronnelle, de nouilles de riz sautées au wok et de fruits mûrs s'entremêlent. Tout est familier et inconnu à la fois. Je marche sans but dans les rues de Saigon, les yeux grands ouverts.

Mes découvertes :

• Le sourire sincère d'une vendeuse de nems croustillants.

• Le bruit des scooters vrombissant dans ce coin effervescent de l'Asie du Sud-Est.

• Les marchés colorés du fleuve Rouge où je me perds avec délice.

• Les senteurs de coriandre fraîche, de soja sauté, de piment, de sauce soja et de cacahuètes grillées.

• Les stands proposant des rouleaux de printemps, des brochettes grillées et du riz gluant au lait de coco.

Le choc culturel : Un miroir à double face

Je veux appartenir à ce monde vietnamien, mais chaque détail me rappelle que j'ai grandi ailleurs. Ma manière de parler, de marcher, de sourire semble étrange ici. Les locaux me regardent avec curiosité. Certains m'appellent "Việt kiều" — l'étrangère d'origine vietnamienne.

Mes réflexions :

• Je suis d'ici et d'ailleurs.

• Accepter de ne pas correspondre à une image figée.

• Me laisser traverser par les émotions sans jugement.

Le retour aux sources : Trouver sa vérité intime

Un jour, sur une petite place de Hà Nội, berceau du Tonkin, une vieille dame m'offre un lotus en souriant. Sans un mot, elle me tend ce symbole de renaissance. Les larmes montent. Dans ce simple geste, je ressens l'évidence : je n'ai pas besoin de parler couramment le quốc ngữ, la langue vietnamienne moderne, pour comprendre l'essentiel.

Mes instants magiques :

• Partager un repas de soupe pho ou de raviolis vietnamiens dans un restaurant asiatique chaleureux.

• Embarquer sur une jonque à la découverte de la baie d'Halong, joyau de la mer de Chine.

• Goûter aux rouleaux de printemps parfumés aux aromatiques et à la menthe.

• Déguster un bo bun savoureux à base de vermicelles de riz, de carottes et de pousses de soja.

• Allumer un bâton d'encens dans une pagode silencieuse en hommage aux dynasties annamites.

• Marcher le long de la rivière des parfums à Huế, ancienne capitale impériale.

Conclusion

Voyager dans son pays d'origine, entre le Nord du Vietnam et la chaleur du Sud-Vietnam communiste d'aujourd'hui, c'est se retrouver face à son reflet le plus sincère. Ce retour aux sources n'efface pas le choc culturel asiatique, marqué par l'histoire coloniale et les cicatrices de la guerre du Vietnam, mais il ouvre une porte intérieure, un chemin vers soi. Aujourd'hui, je sais que mon histoire est faite de plusieurs mondes — européen, asiatique, vietnamien, chinois — et c'est cette richesse qui me définit. Le voyage ne répond pas à toutes les questions, mais il offre l'essentiel : la paix d'être entièrement soi-même.

FAQ - Voyager dans son pays d'origine

Pourquoi voyager dans son pays d'origine peut-il provoquer un choc culturel ?

Parce que les habitudes, la langue, les valeurs et les modes de vie peuvent être très différents de ceux du pays d'adoption, même si des liens biologiques existent.

Comment préparer un voyage de retour aux sources ?

S'informer sur l'histoire du pays, apprendre quelques notions de langue locale, planifier des rencontres avec des habitants et prévoir du temps pour l'introspection.

Que ressent-on en visitant son pays d'origine pour la première fois ?

Un mélange complexe d'émotion, de joie, de tristesse, de fierté, d'étrangeté et parfois de déception. Chaque expérience est unique.

Est-il normal de ne pas se sentir totalement "chez soi" ?

Oui. Se sentir entre deux mondes est une expérience fréquente et naturelle pour de nombreux voyageurs d'origine expatriée ou adoptée.

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