Les défis d’un enfant adopté en quête de son identité

Les défis d’un enfant adopté en quête de son identité – Entre questionnements, intégration et recherche des origines, cet article explore les principaux défis des adoptés et propose des solutions concrètes et des témoignages inspirants.

3/3/20254 min temps de lecture

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Les défis d’un enfant adopté en quête de son identité

Introduction

L’adoption est un voyage rempli d’amour et d’espoir, mais elle s’accompagne aussi de nombreux questionnements identitaires. Selon une étude du Conseil National de l’Adoption, plus de 70 % des personnes adoptées expriment un besoin de comprendre leurs origines personnelles et leur lien de filiation. Pour un enfant adopté, la recherche de son identité peut être un parcours semé d’obstacles, influencé par des facteurs culturels, psychologiques et familiaux. Cet article explore les défis majeurs auxquels font face les enfants adoptés en quête de leurs origines personnelles et propose des conseils pour mieux les accompagner.

1. La quête d’appartenance

Un enfant adopté peut se sentir en décalage entre sa famille adoptive et sa famille biologique. Cette dualité peut engendrer un sentiment de confusion identitaire, amplifié par les différences culturelles et physiques. De nombreux enfants adoptés ont été adoptés alors qu’ils étaient pupilles de l’État ou placés dans une famille d’accueil avant d’être intégrés à une nouvelle parentalité. Pour certains, l’adoption s’est déroulée dans le cadre d’une adoption internationale, impliquant un changement de pays d’origine. L’arrivée d’un enfant dans une famille adoptive peut représenter un véritable défi d’attachement et d’intégration parentale.

L’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) et le Conseil de famille jouent un rôle clé dans le processus d’adoption d’un enfant, notamment en veillant à la protection de l’enfance et au respect des droits de l’enfant.

💬 Témoignage de Sophie, adoptée du Vietnam : "Pendant longtemps, j’ai ressenti un vide, un manque de connexion avec mes origines. Ce n’est qu’en intégrant des éléments de ma culture vietnamienne dans mon quotidien que j’ai commencé à mieux me comprendre."

Solutions :

  • Favoriser un dialogue ouvert sur les origines personnelles de leur enfant.

  • Intégrer des éléments de sa culture d’origine dans son quotidien (langue, traditions, cuisine).

  • Encourager les rencontres avec d’autres adoptés partageant une expérience similaire.

2. La gestion des questions sur les parents biologiques

Les enfants adoptés se posent souvent des questions sur leurs parents biologiques : Pourquoi ont-ils été abandonnés ? Qui sont-ils ? Ont-ils des frères et sœurs biologiques ? Ont-ils des antécédents médicaux importants ? Ces interrogations peuvent susciter de l’anxiété et de l’incertitude.

Les futurs-parents adoptants doivent être conscients que certaines questions sur l’autorité parentale, l’agrément, et la procédure d’adoption peuvent influencer le parcours de leur enfant.

💬 Témoignage de David, adopté de Corée du Sud : "La première fois que j’ai reçu des informations sur mon père biologique et ma mère biologique, j’ai ressenti un mélange d’émotions, entre excitation et peur. C’était le début d’un long cheminement personnel."

Solutions :

  • Donner des réponses honnêtes et adaptées à l’âge de l’enfant.

  • Proposer un accompagnement psychologique si nécessaire.

  • Si possible, faciliter l’accès aux origines personnelles en collaboration avec des associations spécialisées, le Conseil Départemental, et les services sociaux.

3. Le regard des autres et l’intégration sociale

L’adoption peut être un sujet sensible, notamment lorsque l’enfant adopté grandit dans un environnement où il se distingue physiquement ou culturellement de ses parents adoptants.

💬 Témoignage de Nina, adoptée d’Haïti : "À l’école, on me demandait souvent pourquoi je ne ressemblais pas à mes parents adoptifs. J’ai appris à répondre avec confiance et à expliquer mon histoire avec fierté."

Solutions :

  • Préparer l’enfant à répondre aux questions des autres de manière confiante.

  • Sensibiliser l’entourage et l’école pour favoriser une intégration bienveillante.

  • Créer un espace de discussion avec d’autres familles adoptives.

4. L’impact psychologique et l’estime de soi

Selon l'Institut National de la Santé Psychologique, 30 % des adoptés internationaux présentent des signes de stress identitaire liés à leur parcours. Certains adoptés ressentent un vide lié à l’anonymat de leur parent biologique ou à l’accouchement sous X de leur mère.

💬 Témoignage d’Alexandre, adopté en Colombie : "J’ai longtemps pensé que quelque chose n’allait pas chez moi. Mais avec le temps et le soutien de mes parents adoptifs, j’ai appris à voir mon adoption comme une force et non comme une faiblesse."

Solutions :

  • Renforcer la confiance en soi à travers des activités valorisantes.

  • Encourager l’enfant à exprimer ses émotions sans peur du jugement.

  • Offrir un soutien psychologique si nécessaire, pour l’aider à comprendre et à accepter son histoire.

5. La procédure d’adoption : adoption plénière vs adoption simple

L’adoption peut être plénière ou simple, chacune ayant des conséquences juridiques différentes pour l’enfant adopté et sa famille d’origine.

  • L’adoption plénière entraîne une rupture complète avec la famille biologique. L’enfant obtient un nouvel acte de naissance, et ses liens de filiation avec ses parents biologiques sont totalement supprimés.

  • L’adoption simple, quant à elle, maintient un lien juridique avec la famille d’origine. L’enfant peut conserver son nom de naissance et peut hériter de ses parents biologiques tout en faisant partie de la famille adoptive.

Le jugement d’adoption prononcé par un tribunal, souvent une grande instance, officialise l’autorité parentale des parents adoptifs.

6. La recherche des origines : une démarche complexe

Pour certaines personnes adoptées, retrouver leur famille d’origine est une étape essentielle pour se construire. Cependant, cette quête peut être longue, incertaine et parfois émotionnellement difficile. Des organismes comme l’Agence Française de l’Adoption (AFA), la Convention de La Haye, ou encore les tribunaux de grande instance peuvent intervenir pour faciliter cette démarche.

💬 Témoignage de Claire, adoptée en Chine : "J’ai entrepris un voyage pour retrouver ma mère biologique. Même si cela n’a pas abouti, ce processus m’a aidée à mieux comprendre qui je suis."

Solutions :

  • Se faire accompagner par des professionnels et des associations spécialisées.

  • Respecter le rythme et les émotions de l’enfant dans cette démarche.

  • Explorer différentes méthodes de recherche, y compris les tests ADN et les dossiers d’État-civil.

Conclusion

La recherche d’identité d’un enfant adopté est un processus unique et personnel. Chaque histoire est différente, et il est essentiel d’accompagner l’enfant avec bienveillance, patience et compréhension. En favorisant le dialogue et en lui offrant un environnement sécurisant, on l’aide à mieux appréhender son parcours et à construire une identité sereine et affirmée.

📌 Ressources supplémentaires :