Gérer le choc émotionnel du retour aux origines : un guide pour les adoptés

Découvrez comment gérer le choc émotionnel du retour aux origines pour les personnes adoptées, entre quête identitaire, parentalité adoptive, et reconstruction personnelle. Un guide complet pour mieux comprendre et apaiser ce moment clé.

3/24/20253 min temps de lecture

two men groupie
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Gérer le choc émotionnel du retour aux origines – Guide complet pour personnes adoptées

Comprendre le bouleversement émotionnel d’un retour aux origines

Revenir dans son pays d’origine ou sur la terre de ses ancêtres est souvent un moment fort pour toute personne adoptée. Ce retour peut raviver des émotions profondes liées à l’abandon, à l’acte de naissance, à la parentalité, à l’autorité parentale, ou encore à la place des parents adoptifs dans la construction identitaire. Pour beaucoup d’enfants adoptés, notamment ceux ayant été adoptés à l’international, ce voyage devient un véritable tremblement intérieur.

"Je suis retournée au Vietnam 25 ans après avoir été adoptée. Je ne m’attendais pas à revivre l’accouchement de mon histoire." — Linh, adoptée à l'âge de 3 mois

Les émotions souvent ressenties

  • Un tsunami émotionnel : colère, tristesse, culpabilité

  • Ambivalence : gratitude envers ses parents adoptants, mais curiosité (et parfois rancune) envers ses parents biologiques

  • Une quête d’identité liée à l’état-civil et aux documents comme l’acte de naissance

  • Conflit intérieur entre la famille adoptive et la famille d’accueil ou famille d’origine

Pourquoi ce choc émotionnel survient-il ?

1. La rupture de la continuité familiale

L’adoption d’un enfant entraîne une rupture dans le lien de filiation. Les enfants pupilles, parfois orphelins ou abandonnés, placés en famille d’accueil, en ASE ou en orphelinat, vivent souvent un abandon initial non verbalisé. Retrouver son lieu d’accueil ou rencontrer un parent biologique peut réactiver cette blessure.

2. L’ambiguïté des sentiments envers les deux familles

Être adopté par des parents adoptifs aimants n’annule pas la souffrance liée à la séparation d’avec ses parents biologiques. Beaucoup ont été adoptés dans le cadre d’une adoption en France, sous adoption simple ou adoption plénière, selon les lois de la procédure d’adoption en vigueur.

Comment gérer ce choc émotionnel ?

1. Préparer son voyage émotionnel

  • Parler à un thérapeute spécialisé dans l’adoption

  • Rejoindre un groupe de parole de personnes adoptées

  • Se renseigner sur le projet d’adoption, les documents légaux, la commission d’agrément, la mission de l’adoption ou encore le tribunal de grande instance

2. Encadrer la recherche de ses origines

  • Demander son dossier d’adoption auprès du conseil départemental ou du président du conseil départemental

  • Contacter un organisme autorisé pour l’adoption (OAA)

  • Vérifier les conditions de la Convention de La Haye avec l’autorité centrale compétente

3. Trouver un équilibre entre les deux identités

  • Reconnaître qu’on peut aimer ses parents adoptifs tout en étant curieux de ses parents biologiques

  • Faire la paix avec les deux histoires : celle de leur enfant, celle des candidats à l’adoption, celle des adoptants

Témoignages & cas concrets

"Mes parents adoptifs sont formidables. Mais rencontrer ma mère biologique a mis en lumière des aspects de moi que je ne connaissais pas." — Thanh, 34 ans, adoptée via la Convention de la Haye

"En retrouvant ma famille d’origine, j’ai compris pourquoi j’avais été placé en famille d’accueil. Cela ne justifie pas tout, mais ça apaise." — Jean-Baptiste, 40 ans, adopté en adoption plénière

Conseils pour l’entourage

  • Ne jamais minimiser l’impact de ce retour

  • Être à l’écoute sans jugement

  • Comprendre que ce voyage ne remet pas en question l’amour porté à la famille adoptive

Foire Aux Questions – FAQ

Quels documents sont nécessaires pour commencer une recherche de ses origines ?

Vous pouvez demander votre dossier d’adoption, jugement d’adoption, ou copie d’acte de naissance auprès du conseil départemental. Un organisme autorisé pour l’adoption (OAA) peut aussi vous accompagner.

Quelle différence entre adoption simple et plénière ?

L’adoption plénière rompt complètement les liens avec la famille d’origine, tandis que l’adoption simple maintient certains droits (héritage, nom, etc.).

Puis-je obtenir des informations si j’ai été adopté à l’étranger ?

Oui, via la Convention de la Haye ou les démarches auprès de l’Agence Française de l’Adoption (AFA) ou du Ministère des Affaires Étrangères.

Les parents adoptifs peuvent-ils m’accompagner dans ce parcours ?

Oui, leur soutien peut être précieux. Ils peuvent aussi participer à des groupes de discussion sur la parentalité adoptive.

Existe-t-il des soutiens psychologiques spécifiques ?

Oui, il existe des psychologues et thérapeutes spécialisés dans l’adoption et les troubles liés à l’attachement.

Conclusion : un retour, pas un départ

Gérer le choc émotionnel du retour aux origines demande du temps, du soutien et beaucoup de bienveillance. Chaque adopté, chaque adoptant, chaque famille d’accueil a son propre parcours. Mais tous ont droit à un cheminement apaisé, à une quête de vérité respectueuse, et à la reconnaissance de leurs droits en tant que personne adoptée.

Vous êtes mariés ? Vous avez adopté un enfant ou vous êtes en procédure d’adoption ? Vous êtes un candidat à l’adoption, agréé, ou concerné par une demande d’adoption ? Vous souhaitez accueillir un enfant, que vous soyez homosexuel, parent d’un enfant du conjoint, ou tout simplement engagé dans un cas d’adoption ? Découvrez nos ressources ou contactez-nous via notre page contact.